Nombre de Lectures 255Dans un geste politique audacieux et inédit dans l’histoire récente du Sénégal, le député Guy Marius Sagna a annoncé avoir soumis à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall pour des faits présumés de haute trahison.
Cette initiative s’appuie sur l’article 101 de la Constitution du 22 janvier 2001 ainsi que sur la loi organique n°2002-10 du 22 février 2002 relative à la Haute Cour de justice.
Un acte symbolique et historique
La démarche de Guy Marius Sagna est loin d’être anodine. En ciblant un ancien chef de l’État, il entend marquer une rupture forte avec une culture de l’impunité souvent dénoncée dans la gestion des affaires publiques. “Nul n’est au-dessus de la loi”, semble-t-il marteler à travers cette proposition, qui vise à ce que Macky Sall réponde de certains actes posés durant son magistère et considérés, selon Sagna, comme relevant de la haute trahison.
Si Guy Marius Sagna n’a pas encore révélé en détail les faits précis sur lesquels il fonde sa demande, plusieurs observateurs estiment que cela pourrait concerner des dossiers controversés liés à la gouvernance de Macky Sall : gestion des ressources naturelles, contrats pétroliers et gaziers, atteintes aux droits et libertés, usage de la violence étatique lors des manifestations, ou encore les conditions dans lesquelles certaines institutions ont été utilisées à des fins politiques.
En invoquant la Haute Cour de justice, Guy Marius Sagna remet sur le devant de la scène une institution longtemps perçue comme symbolique, rarement mobilisée. Cette cour, compétente pour juger le président de la République et les membres du gouvernement pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions, pourrait ainsi être mise à l’épreuve si l’Assemblée nationale donne suite à cette requête.
Cette proposition risque d’enflammer le débat politique. Les partisans de Macky Sall y verront une tentative de règlement de comptes, tandis que ses détracteurs salueront un acte de justice. Le gouvernement actuel, dominé par la coalition au pouvoir issue du Pastef d’Ousmane Sonko, se retrouvera face à un dilemme politique et institutionnel : soutenir cette procédure au risque de fracturer davantage l’opinion, ou la freiner pour préserver un climat d’apaisement.
Qu’elle aboutisse ou non, la proposition de Guy Marius Sagna ouvre un débat essentiel sur la reddition des comptes au sommet de l’État. Elle pose la question de la responsabilité des dirigeants et du rôle des institutions dans la préservation de l’intégrité démocratique. Dans un Sénégal en pleine mutation, marqué par une volonté populaire de rupture et de transparence, ce geste pourrait bien s’inscrire comme un tournant dans l’histoire politique du pays.
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